Le 9 mars dernier, West Indies Art a eu le plaisir d'assister à “Soleils de la Conscience”, un moment d'arts visuels et de poésie préparé et exécuté avec soin par Eva Augustine. Retour sur cet événement aux multiples facettes, qui comportait entre autres une exposition.

Zétwal

“Soleils de la Conscience” (dont le nom est une référence à l’ouvrage éponyme du poète Edouard Glissant) avait lieu à La Corvée, un espace hybride, entre café-laverie solidaire, chantier d'insertion et galerie, situé à Paris dans le 18ème arrondissement.

Lorsque je m'y suis rendue, durant l'après-midi du samedi 9 mars 2024, j'y ai été accueillie par une ambiance conviviale. Et dès 17h30, les personnes présentes ont été dirigées vers la salle du bas, afin d'assister à la projection du documentaire “Zétwal”.

Créé par le réalisateur Gilles Elie-Dit-Cosaque, il relate l'histoire de Robert Saint-Rose dit Zétwal, un martiniquais au projet ambitieux, animé par l'idée que la poésie possède une force émancipatrice et magique. On ne spoile pas ici donc je ne vous en dit pas plus. Mais je vous recommande fortement de le voir si vous en avez l'opportunité (il est disponible en dvd ainsi qu’en VOD sur le site de La Maison Garage).

Place à l'exposition de groupe

Après ce premier moment d'éveil, l'exposition collective a débuté. On a pu découvrir les travaux de plusieurs artistes afro-caribéens : Daëna Ladéesse, Lauwaart, Guynel, Gabrielle JBA, Timmy Sapotille, Albert Balon, Jaham, et à nouveau Gilles Elie-Dit-Cosaque.

Voici des photos de certaines des œuvres exposées :

Daëna Ladéesse - A gauche > “Envoûté”, 2023, acrylique sur toile. A droite > “Koté Agun”, 2023, acrylique sur toile.

Daëna Ladéesse - A gauche > “Envoûté”, 2023, acrylique sur toile. A droite > “Koté Agun”, 2023, acrylique sur toile.

Carnet original de Robert Saint-Rose dit “Zétwal”, 1973-1974, par Gilles Elie-Dit-Cosaque.

Carnet original de Robert Saint-Rose dit “Zétwal”, 1973-1974, par Gilles Elie-Dit-Cosaque.

Lauwaart - “Tjenbé’y fò”, 2022, acrylique sur toile.

Lauwaart - “Tjenbé’y fò”, 2022, acrylique sur toile.

Coleen Marajo - A gauche > “Fix me now”, 2021, huile sur toile. A droite > “Wet self portrait at Home”, 2023, huile sur toile.

Coleen Marajo - A gauche > “Fix me now”, 2021, huile sur toile. A droite > “Wet self portrait at Home”, 2023, huile sur toile.

J'ai particulièrement apprécié “Souvenirs de catéchisme”, la toile réalisée par Guynel, qui évoque certains moments de l’enfance, le tout associé à une symbolique qui lui est propre.

Guynel - “Souvenirs de catéchisme”, 2022, acrylique sur toile.

Guynel - “Souvenirs de catéchisme”, 2022, acrylique sur toile.

Mention spéciale également pour “Le son de l’amour” de Gabrielle JBA, dont les vibrations m'ont réchauffée le cœur, et semblaient s'étendre bien au-delà de la toile.

Gabrielle JBA - “Le son de l’amour”, 2022, acrylique sur toile.

Gabrielle JBA - “Le son de l’amour”, 2022, acrylique sur toile.

C'était pour certains de ces artistes leur première exposition, mais en dépit des différences d'expériences ou de techniques, l'ensemble formé par ces constellations d'œuvres était très harmonieux.

“Kouté sé soley la”

La soirée s'est conclue par un moment poétique, amorcé par la performance musicale-poétique d'Albert Balon, aux sons du xylophone et du djembé. Plusieurs poètes et poétesses ont ensuite défilé (dont la réunionnaise Estelle Coppolani et la pawolèz martiniquaise Simone Lagrand), déclamant leurs paroles inspirées, forces conscientes et lumineuses.

Vous pouvez retrouver certains de ces textes, parmi ceux d'une vingtaine de poétes et poétesses antillo.guyanais.es dans Soleils de la Conscience le fanzine édité par Eva Augustine et disponible en la contactant sur son compte Instagram @evethealchemist ou en lui envoyant un mail [email protected]

Fanzine “Soleils de la Conscience”

Fanzine “Soleils de la Conscience”

Après ce doux voyage, je suis repartie transportée, un livre de poésie en poche (acquis auprès de la librairie Calypso, un des partenaires de l'événement, aux côtés de La Station Culturelle) et heureuse d'avoir eu la chance de participer à un tel moment d'éveil et de richesse culturelle caribéenne.

Crédit photo de bannière : Laury Lapuly